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Prise en charge chirurgicale

 Intérêt et recommandations

La chirurgie de l’obésité se base sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Cette chirurgie s’adresse aux personnes ayant :

  • un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m²
  • ou supérieur à 35 kg/m² avec des comorbidités associés pouvant être améliorées par la chirurgie (diabète, hypertension artérielle, problèmes articulaires, …)
  • Et qui ont tenté au préalable et sans succès de perdre du poids grâce à une prise en charge médicale spécialisée d’au moins 6 mois.

Il existe plusieurs types de chirurgies de l’obésité. Toutes ces interventions visent à réduire la quantité des apports alimentaires en limitant la capacité de réservoir de l’estomac.Les résultats en termes de perte de poids sont rapides mais il faut cependant respecter les recommandations et le suivi à long terme pour que la chirurgie reste efficace dans le temps et que le poids ne remonte pas.

Ainsi, la chirurgie de l’obésité doit être associée à une alimentation adaptée et équilibrée ainsi qu’une une activité physique régulière. Après 1 an à 1 an 1/2 post-opératoire, l’amaigrissement cesse pour laisser place à une phase de stabilisation pondérale. C’est à ce moment que pourra être discutée une chirurgie réparatrice et reconstructrice en cas de besoin.

Un suivi psychologique est parfois conseillé après la chirurgie car la perte de poids rapide entraîne un changement physique, avec dans certains cas, des séquelles cutanées, qui peut avoir des répercutions sur soi-même mais aussi sur son entourage.

 

Prise en charge et parcours de soins

D’après les recommandations de la Haute Autorité de Santé, cette intervention doit s’intégrer à une prise en charge globale afin d’optimiser les chances de réussite sur le long terme.

Cette prise en charge comprend :

– une préparation adaptée au besoin du patient (minimum 6 mois). La préparation à la chirurgie est une étape indispensable afin d’éviter le risque d’échec et de complications de l’opération. Cela nécessite une évaluation initiale par une équipe expérimentée faisant intervenir un médecin spécialiste de l’obésité, un(e) diététicien(ne), un(e) psychologue ou psychiatre, un(e) infirmier(e) et un chirurgien. Au terme de cette première évaluation, un parcours de soins vous est proposé afin de vous aider à modifier vos habitudes et comportements alimentaires ainsi que votre niveau d’activité physique, … L’objectif de cette préparation est de stabiliser votre poids et de travailler sur votre relation à la nourriture afin d’adopter de nouvelles habitudes de vie. Ceci est indispensable pour ne pas reprendre du poids dans les années qui suivront la chirurgie.

un bilan pré-opératoire pour rechercher les comorbidités associées à l’obésité et vérifier l’absence de contre-indications à la chirurgie bariatrique.

une présentation de votre dossier en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) pour valider la décision d’opération et le type de chirurgie qui vous sera proposé.

– l’intervention

– un suivi à vie après l’opération. Il est nécessaire et vous sera proposé par l’équipe pluridisciplinaire qui vous a accompagné avant l’intervention (plusieurs fois par an pendant les 2 premières années qui suivent l’intervention, puis au moins 1 fois par an ensuite). Un relais pourra être fait auprès de votre médecin traitant une fois que vous serez stabilisé.

Parcours du patient candidat à la chirurgie de l’obésité recommandé par la HAS.

Type de chirurgie

Il existe deux grands types de chirurgie de l’obésité:

  • Les interventions chirurgicales de réduction gastrique

Elles correspondent à la pose d’un anneau gastrique ajustable ou à la réalisation d’une sleeve gastrectomy. Elles sont basées sur la réduction de la taille de l’estomac en un très petit volume (150 à 200 ml), obligeant le patient à limiter la prise des aliments solides ou semi-solides.

  • Les interventions chirurgicales mixtes (de réduction gastrique et de malabsorption)

 Elles correspondent le plus souvent au by-pass gastrique. Cette intervention permet d’une part la réalisation d’une poche d’estomac très réduite (150 ml) par agrafage de la partie supérieure de l’estomac et d’autre part, le court-circuit d’une partie de l’intestin.

Ainsi, la nourriture ingérée en petite quantité n’est digérée qu’à partir de la partie moyenne de l’intestin grêle, ce qui limite la digestion et l’absorption des aliments. Après l’intervention, une supplémentation vitaminique devra être prise à vie.

Le chirurgien et les membres de l’équipe (psychiatre, diététicien, médecin) vous proposeront la meilleure intervention s’adaptant à votre problématique (poids, complications de l’obésité et habitudes alimentaires).

 

 Focus sur

  • la prise en charge psychologique post-chirurgie :

La chirurgie de l’obésité entraine la plupart du temps un amaigrissement rapide et important qui, bien que très gratifiant dans un premier temps, peut se révéler difficile à vivre par la suite.

Il est parfois compliqué d’intégrer l’importance des changements morphologiques qu’engendre cette opération. Ainsi, il arrive que certaines personnes fassent l’expérience désagréable de ne plus se reconnaître ou de ne plus être reconnue par les autres, d’autant plus si elles ont toujours eu des problèmes de poids. A l’inverse, il arrive que certaines personnes ne prennent pas conscience de leur amaigrissement pourtant bien réel, et se sentent une nouvelle fois en échec.

La chirurgie peut aussi vous priver de l’aide précieuse que vous apporte la nourriture au quotidien quand il s’agit de faire face à des émotions désagréables ou à un état psychologique pénible. Il est alors important de bien réfléchir à votre fonctionnement alimentaire préalablement à cette opération, afin de trouver d’autres stratégies pour lutter contre l’angoisse, le stress, la tristesse ou l’ennui.

Vous aurez d’autant moins de risques de reprendre du poids à 18 mois après la chirurgie que vous aurez réussi avant l’opération à modifier votre comportement alimentaire.

Enfin, cette perte rapide de poids peut avoir des conséquences notables sur la peau avec de réelles séquelles d’amaigrissement au niveau du ventre, de la face interne des bras et des cuisses. Cela peut nécessiter la discussion d’un recours à la chirurgie réparatrice environ 2 ans après l’intervention bariatrique. Cette chirurgie implique évidemment de nouvelles cicatrices, plus ou moins importantes, ce qui peut parfois être difficile à accepter.

  • le désir de grossesse post-chirurgie :

Une grossesse est déconseillée durant la première année qui suit l’opération. Il est préférable d’attendre une stabilisation pondérale. La grossesse doit, si possible, être programmée. Un bilan nutritionnel et diététique est nécessaire avant la conception, à chaque trimestre de grossesse et en cas d’allaitement afin de détecter d’éventuelles carences qui pourraient mettre en danger la santé de la maman et du futur bébé.

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